On ne plaisante pas avec le harcèlement

La semaine contre le harcèlement fera bientôt son retour en Flandre. Du vendredi 14 février au vendredi 21 février inclus, le thème du « harcèlement » sera à nouveau mis sous le feu des projecteurs. Pulso a fondé le réseau « Kies kleur tegen pesten » (choisis une couleur contre le harcèlement) dont il est d’ailleurs membre depuis plusieurs années. Cette association veut aider à prévenir et à lutter contre le harcèlement chez les enfants et les adolescents.

En effet, de nombreux enfants souffrent des conséquences du harcèlement, parfois même encore à l’âge adulte. Mais le harcèlement n’est pas un problème rencontré uniquement chez les jeunes. On le retrouve aussi sur le lieu de travail et partout où il y a des groupes de personnes. Il s’agit souvent de conflits qui dégénèrent mais aussi parfois de situations de « harcèlement primaire » et de blagues innocentes qui se transforment en harcèlement. Quand parle-t-on de harcèlement ? Quelles en sont les conséquences ? Et que peut-on faire ?

Au travail aussi, il se peut que quelqu’un soit victime de harcèlement. Cela peut arriver dans n’importe quelle organisation, à n’importe quel niveau, entre collègues, entre collaborateurs et responsables, voire avec des externes.

Depuis 2002, il existe un Arrêté royal sur la violence et le harcèlement moral ou sexuel au travail, et des procédures internes ont été prises pour lutter contre ce genre de situations. Celles-ci ont été reprises dans un Code du bien-être depuis 2017. C’est une bonne chose, surtout si on pense aux conséquences que peut avoir le harcèlement au travail.

Selon une étude (Samnani & Singh, 2012*), les victimes de harcèlement au travail souffrent davantage de problèmes de santé mentale, tels que dépression, angoisse et stress post-traumatique, comparé aux travailleurs qui ne sont pas victimes de harcèlement. Cela a aussi souvent des répercussions sur l’ambiance générale et la collégialité. Enfin, les employeurs aussi ont tout à y perdre. Qui dit harcèlement dit moins d’investissement, moins de productivité, plus d’absentéisme, plus d’accidents (de travail) et plus de démissions.

Selon la loi, le harcèlement au travail se définit comme tout acte de violence (psychologique ou physique), brimades et comportement sexuel indésirable.

Le harcèlement au travail est décrit comme un ensemble de comportements à caractère illicite, au sein ou en dehors de l’organisation, pendant une durée déterminée. Le harcèlement sexuel est décrit comme toute forme de comportement (non) verbal ou physique indésirable à connotation sexuelle. Le harcèlement (sexuel) a pour but ou conséquence :

• De porter atteinte à la personnalité, la dignité ou l’intégrité psychologique d’une personne au travail ;
• De compromettre son emploi ;
• De créer un environnement menaçant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant.

Si vous trouvez le comportement de quelqu'un d'autre désagréable, considérez-le d'abord. Que se passe-t-il ? Comment gérer cela?

Si vous l'ignorez ou le repoussez, le problème ne sera pas résolu et vous pourriez commencer à remarquer d'autres signes de stress.

Signalez que le comportement va trop loin. Les gens n’ont parfois pas conscience de leur comportement inapproprié. Ils n’ont pas de mauvaises intentions mais ils ne se rendent pas compte de ce que vous ressentez. Voici quelques conseils :

• Parlez toujours en « je » ;
• Expliquez concrètement le comportement ;
• Expliquez les conséquences et/ou le besoin que cela provoque chez vous ;
• Formulez ce que vous attendez comme comportement.

Apprenez à reconnaître les premiers signes de harcèlement. Vous pourrez ainsi y mettre un terme dès le début. Les signes sont les suivants :

• Au niveau physique : maux de ventre, maux de tête ou nausées.
• Au niveau psychologique : stress, irritabilité, troubles de la concentration, angoisse et sentiment d’infériorité.

• Au niveau relationnel : méfiance, manque de spontanéité avec les autres, détérioration de la vie familiale et des relations.
• Au travail : être moins productif, rester à la maison et perdre ses avantages.

Intention

Vous pouvez être le harceleur, sans en avoir conscience. Selon la loi, l’accusé ne doit pas agir de manière intentionnelle. Il suffit que le comportement ait un impact sur le réquérant (la victime), même si vous n’avez pas voulu les conséquences. Il est donc très important de reconnaître les signes de harcèlement. Vous pourrez ainsi savoir si votre comportement est perçu comme offenssant par l’autre.

Responsabilités

Le harcèlement fait partie des risques psychosociaux au travail. L’employeur doit prendre des mesures pour prévenir ces risques et en limiter les conséquences.

En tant que collègue, vous êtes également responsable. Soyez attentif aux signes tels que les médisances, les insultes et les remarques déplacées. Dites clairement que vous ne voulez pas y prendre part et faites ce qu’il faut pour aider votre collègue. Faites-le toujours en concertation avec votre collègue.